Qui peut citer Peter Gabriel et Joe Jackson dans une même phrase.

Qui peut se balader en tenue d’homme préhistorique dans un clip en 3D.

Qui peut disserter sur le pouvoir des pierres d’Orgon censées chasser les mauvaises ondes…


Hugo, le leader du groupe parisien Aymé, n’a pas vraiment des allures de gourou. Et pourtant le constat est là, ce groupe kaléidoscope a décidé de porter haut et fort les élans d’une pop mystique, nourrie du feu de l’adolescence, de rythmiques tribales et de mélodies limpides comme de l’eau de source riche en oligo éléments.


Aymé régénère nos cellules avec sa pop consciente, à la fois ambitieuse et débridée, païenne et pleine de poudre de Perlimpinpin, comme si Vampire Weekend avait pris une douche avec la merveilleuse sorcière Kate Bush, un pays de tous les possibles abreuvé de rêves, d’humanisme et de mélodies à l’énergie solaire.


Aymé assume avec humour sa naïveté écolo pleine d’amour. Voilà pourquoi la musique du groupe avec ses textes à l’empreinte carbone exemplaire nous touche. Cette cyberpop psychédélique nous ramène à la source, celle de nos rêves d’enfance, de nos ambitions d’un monde meilleur. Aymé, en cinéphile averti, convoque John Boorman pour sauver la forêt d’émeraude, et rend hommage au Peter Gabriel chevelu du label Real World, ouvert sur le monde et connecté.


Aymé, le nom de famille d’Hugo, sonne comme une injonction biblique sans correcteur d’orthographe. Oui, ce groupe distille de l'amour, Aymé vous les uns les autres ! Préparez vous maintenant à danser comme des lutins autour d’un feu de joie dessiné au pinceau numérique. Voilà le premier groupe de la génération Anonymous à oser troubler le chaos par la fête et la mélodie.


Quand à Coriobona, le titre de l'album, ce n'est ni une marque d'alcool bio, ni une station balnéaire vénézuélienne chauffée à la tourbe. C'est un clin d'oeil au village gaulois contruit par des passionnés d'archéologie expérimentale près de Limoges. Voilà la source: Aymé, avec ses rythmiques folles jouées sur des guitares en bois et ses synthés euphoriques, puise dans l'antiquité l'idée de sa collision musicale orgasmique entre les forces ancestrales et la modernité.